Le nom de Mollières : étymologie de ce toponyme
Ce toponyme (nom de lieu) est très répandu en France et dans certains pays voisins de langue latine. On peut le trouver avec des variantes orthographiques, principalement Molières ou Mollières, avec un ou deux "l", et le plus souvent avec un "s" marquant une notion de pluriel. On peut même s'interroger sur l'origine du choix du surnom que Molière lui-même, le célèbre dramaturge français, s'était lui-même attribué : du nom peut-être de Molière, au sud de la Mayenne ?
Toujours est-il donc que l'on trouve de nombreux villages appelés "Molières" : en Dordogne, dans le Lot, le Tarn-et-Garonne ; on le trouve ensuite en composition : Molières-Cavaillac ainsi que Mollières-sur-Cèze dans le Gard, Molières-Glandaz dans la Drôme, La Roche-La Molière dans la Loire. Si la distribution de ce toponyme semble dominer dans la moitié sud de la France, et se rattacher particulièrement à l'occitan, on doit mentionner également l'existence d'un village nommé Les Molières dans l'Essonne, ou encore les "mollières" dans la baie de la Somme, dénomination en picard des prés salés.
Pour ce qui concerne le nom de notre propre village, nous le trouvons mentionné sous la forme de "Moliaras" autour du quatorzième ou seizième siècle dans des textes et documents ayant trait à la répartition des zones de forêts de la haute vallée de la Vésubie et à leur exploitation. La forêt de "Moliaras" était alors la propriété du village de Saint-Dalmas de Val de Blore qui la partageait avec Saint-Martin de Vésubie dans le secteur du Col de Salèzes. Nous pouvons donc noter l'ancienneté attestée du nom rapporté à un large territoire, peut-être à l'ensemble du vallon, donc à un cadre naturel, et ce bien avant toute installation humaine stable et a fortiori bien avant l'existence du moindre hameau.
Concernant l'étymologie du nom Mollières, on notera une incertitude sur son interprétation, peut-être même un débat : d'un côté, on serait enclin à penser que l'étymologie du toponyme Mollières renvoie à une abondance d'eau : du substantif féminin provençal "MOULIERO", dérivé du latin "MOLLIS" (mou) et désignant un terrain humide où l'on voit sourdre de l’eau. Ce qui semble tout à fait plausible du moins pour le Mollières dont nous parlons, le nôtre. Mais, en prenant un tout autre angle, MOULIERO peut aussi désigner un endroit où l'on taillait les meules de pierre : une meulière. La proximité phonétique meulière/molière est également convaincante. L'activité de taille de meules, présente en de multiples lieux de France et d'Europe, a pu produire des noms de lieux du type Meulière, Mollière, Moliera, etc. En l'état actuel des connaissances, nous penchons plutôt pour la première interprétation, ne connaissant pas de trace de carrière de meules sur le territoire de Mollières, et n'en ayant pas eu non plus d'écho dans la tradition orale de nos ancêtres. Du reste, la pierre dominante sur le secteur de Mollières est le granit, qui ne semble pas très appropriée pour la réalisation de meules, la pierre du moulin commun de Mollières étant elle-même une pierre blanche importée. De plus, le nom Molieras était déjà attesté, comme nous l'avons dit, au quatorzième ou quinzième siècle, à une époque donc où il ne pouvait guère y avoir là d'autre activité que forestière.
Nous adressons en tout cas les lecteurs intéressés par le passionnant sujet des meulières au travail récent de recherche sur les meulières en Europe, réalisé par le CNRS et en consultation sur le site : http://meuliere.ish-lyon.cnrs.fr/
Toujours est-il donc que l'on trouve de nombreux villages appelés "Molières" : en Dordogne, dans le Lot, le Tarn-et-Garonne ; on le trouve ensuite en composition : Molières-Cavaillac ainsi que Mollières-sur-Cèze dans le Gard, Molières-Glandaz dans la Drôme, La Roche-La Molière dans la Loire. Si la distribution de ce toponyme semble dominer dans la moitié sud de la France, et se rattacher particulièrement à l'occitan, on doit mentionner également l'existence d'un village nommé Les Molières dans l'Essonne, ou encore les "mollières" dans la baie de la Somme, dénomination en picard des prés salés.
Pour ce qui concerne le nom de notre propre village, nous le trouvons mentionné sous la forme de "Moliaras" autour du quatorzième ou seizième siècle dans des textes et documents ayant trait à la répartition des zones de forêts de la haute vallée de la Vésubie et à leur exploitation. La forêt de "Moliaras" était alors la propriété du village de Saint-Dalmas de Val de Blore qui la partageait avec Saint-Martin de Vésubie dans le secteur du Col de Salèzes. Nous pouvons donc noter l'ancienneté attestée du nom rapporté à un large territoire, peut-être à l'ensemble du vallon, donc à un cadre naturel, et ce bien avant toute installation humaine stable et a fortiori bien avant l'existence du moindre hameau.
Concernant l'étymologie du nom Mollières, on notera une incertitude sur son interprétation, peut-être même un débat : d'un côté, on serait enclin à penser que l'étymologie du toponyme Mollières renvoie à une abondance d'eau : du substantif féminin provençal "MOULIERO", dérivé du latin "MOLLIS" (mou) et désignant un terrain humide où l'on voit sourdre de l’eau. Ce qui semble tout à fait plausible du moins pour le Mollières dont nous parlons, le nôtre. Mais, en prenant un tout autre angle, MOULIERO peut aussi désigner un endroit où l'on taillait les meules de pierre : une meulière. La proximité phonétique meulière/molière est également convaincante. L'activité de taille de meules, présente en de multiples lieux de France et d'Europe, a pu produire des noms de lieux du type Meulière, Mollière, Moliera, etc. En l'état actuel des connaissances, nous penchons plutôt pour la première interprétation, ne connaissant pas de trace de carrière de meules sur le territoire de Mollières, et n'en ayant pas eu non plus d'écho dans la tradition orale de nos ancêtres. Du reste, la pierre dominante sur le secteur de Mollières est le granit, qui ne semble pas très appropriée pour la réalisation de meules, la pierre du moulin commun de Mollières étant elle-même une pierre blanche importée. De plus, le nom Molieras était déjà attesté, comme nous l'avons dit, au quatorzième ou quinzième siècle, à une époque donc où il ne pouvait guère y avoir là d'autre activité que forestière.
Nous adressons en tout cas les lecteurs intéressés par le passionnant sujet des meulières au travail récent de recherche sur les meulières en Europe, réalisé par le CNRS et en consultation sur le site : http://meuliere.ish-lyon.cnrs.fr/